dimanche 5 juillet 1970

Bio pro (subjective) : un enchaînement de rencontres

(J'ai écrit cette "bio" pour montrer comment tout ça s'est enchaîné par le biais de rencontres, mais j'ai perdu de vue la plupart des gens cités ici.)
 
Je m'appelle Terrien Yan (avec un seul n) et je suis né en 1951 dans la région parisienne.
Ado des belles années 60 je vivote de musique et de petits boulots dans les années 70.

Alors que j'étais soudeur à l'arc en 1978, je deviens électronicien par erreur (et culot) sur le spectacle de Iannis Xénakis "Le Diatope". L'agence intérim qui m'embauchait avait confondu les deux métiers. Fasciné par le projet, je m'accroche au poste, apprends sur le tas, y travaille jusqu'à pas d'heure, et deviens rapidement régisseur de ce spectacle de laser et de musique électronique donné sur le parvis du Centre Pompidou puis à Bonn en Allemagne.

Quand le spectacle de Xénakis s'arrête, en 1980, on me qualifie de spécialiste du laser de spectacle et je me fais embaucher comme installateur de laser en discothèque par la société Clémançon Scènique. J'y remplace Daniel Szabo, rencontré au Diatope. Je travaille un temps dans les locaux de Trapèze, les pionniers de la transmission laser par fibre optique, auteurs notamment de « l'ange aux yeux de laser » de Johnny Halliday, société dans laquelle Clémançon avait mis des billes. Il y avait là les frères Chambaret, François Brown de Colstoun, et Stany Guérin. A l'époque, je rencontre aussi Jean Pierre Ferrandon à qui Clémançon Scènique demande de fabriquer des systèmes de déviation laser.

Quand Clémançon Scènique dépose le bilan fin 1982, je deviens disc-jockey à la discothèque "Le Superstar" (aujourd'hui Le Palace), à Nice, où j'avais installé le laser et le mur de lumière. J'y fais danser la nuit et m'occupe de la maintenance dans la journée. J'en profite pour commencer à programmer des applications pour le laser de la boite sur un Apple-II et améliorer mes maigres connaissances en informatique et en électronique. Je ne saurais pas compter le nombre de gens qui sont passés dans ma régie pendant cette période tant ils ont été nombreux.

En 1985, je me mets à mon compte pour faire des shows avec un laser de la société MTA, tout en continuant d'habiter à Nice. C'est pour MTA que je pars à Houston en 1986 afin de m'occuper, avec Gilbert Merié, de la harpe laser de Jean Michel Jarre. J'y rencontre Jean Louis Bevign, qui possédait, à Aix, un projecteur de DCA en piteux état. Je le retape avec l'aide de Denis Benoit et Laurent de la Casinière. C'est avec ce projecteur de DCA et un laser que je gagne alors ma vie sur la Côte d'Azur jusqu'en 1989.

En 1989, je remonte en région parisienne car je suis enrôlé dans l'équipe de MTA comme directeur technique, et participe à l'agrandissement de cette société tenue par Arnaud de la Villesbrune pour lequel Gilles Gingras fabrique des systèmes déviation laser. Mais Arnaud a vu trop grand et la société dépose rapidement le bilan. Je lui fais alors un chantage inavouable, lui rachète son matériel laser pour une grosse bouchée de pain et monte ma propre société de spectacle, YT-Laser. 
Installé d'abord dans les locaux de la société Ere Force de Franck-Luc Dancelme, puis dans mon propre local à Conflans-Ste-Honorine, je participe à de nombreux shows en y jouant des effets laser dans des domaines variés, concerts, théâtre, danse, défilés de mode, salons, congrès... 
Je travaille avec une petite équipe de techniciens du spectacle, principalement Gilles Gingras, Denis Benoit et Laurent de la Casinière.

Je m'associe pendant quelques années avec Gérard Schallier, dans la société Uptech. Lorsque Gérard demande à Jean Pierre Ferrandon de créer l'électronique des Neengers, système de déviation laser embarqué dans des lyres asservies, je pique les sources à Jean-Pierre et en termine la programmation. Je crée ensuite la Goldorak, avec la participation électronique de Gilles Gingras, grosse console qui permet de piloter ces fameux Neengers qui serviront pour des shows à Bercy éclairés par Jacques Rouveyrolis (Halliday, Sardou, Dorothée...).

Je rencontre Patrick Pavillard, dirigeant de la société ETC-Audiovisuel lorsque celui-ci me rachète mes parts d'Uptech. Patrick me parle de son projet d'images géantes asservies et du problème du coût des cartes d'asservissement pour moteur de l'époque. Je m'attelle au projet, invente le nom PIGI (projecteur d'images géantes informatisé), et crée une carte d'asservissement avec Gilles Gingras. Je réalise ensuite le logiciel d'encodage du PIGI de la version 1 à la version 7, assure la maintenance du système pendant sept ans puis le transmets à Yannick Khon (Modulo Pi). Pendant toutes ces années, j'ai eu le plaisir de travailler avec les Nicolas, Jean-Marc, Patrice, Patrick, Benoît, Eric ... et tous ceux qui composaient l'équipe géniale d'ETC à l'époque.

Parallèlement, je continue les shows-laser mais développe de plus en plus d'applications pour le spectacle, comme LaserWin pour Uptech et Spira, le Rafaleur avec Denis Carnus pour Groupe F, la harpe laser de Jean Michel Jarre pour le Concert de la Tolérance avec Philippe Langet pour Uptech, la programmation des Dynamax, et plein de petites interfaces pour le monde bredouillant du show-control des années 90. Je m'égare même jusqu'à asservir de grands télescopes amateurs comme le T1M de Puimichel et le T83 de l’Observatoire des Côtes de Meuse.

En 1997, j'intègre l'équipe de Medialon qui était alors composée d'Alex Carru, Eric Lambert, Dominique Deiber et David Rouchet que j'avais rencontré sur une installation PIGI à Beaubourg où il faisait son objection de conscience. Je participe alors à l'écriture du logiciel Medialon Manager jusqu'en 2005. Je le fais en télétravail depuis les Alpes de Haute Provence, et, petit à petit, commence à voyager de plus en plus à travers le monde pour ce logiciel. En 2004, je m'installe pendant 6 mois à Miami pour y implanter les prémices de la filiale américaine de Medialon. C'est dans ce cadre que je rencontre Frédéric Billardon, au sein de la société HMS.

Je me remets à mon compte en 2005, développe des applications pour le show-control, musées, showrooms, parcs d'attractions comme le Futuroscope, le Puy du Fou ou Disneyland. Je travaille avec la société Mediatree sur Ecostream, un logiciel d'archivage vidéo pour Al-Jazeera à Doha. Je voyage toujours de temps en temps pour Medialon pour superviser des installations. En 2009, je reviens dans les locaux de cette société pour participer à l'écriture du code du Showmaster en compagnie de Kim Bui.

En 2011 c'est avec Frédéric Billardon que je me lance dans la création de WifiVideo, un logiciel de streaming vidéo en wi-fi destiné aux compagnies de bateaux de croisière. J'installe WifiVideo en Floride sur toute la flotte de la compagnie Silversea, en collaboration avec RedCell Technologies. Je m'occupe pendant trois ans de la maintenance de ce système sur les navires tout en continuant à développer des interfaces de show-control.

En juillet 2014, on me diagnostique un cancer du poumon de stade 4 avec métastases osseuses et je cesse toute activité professionnelle.

J'achète alors un pointu, "La Mireille", et décide de profiter du soleil des Calanques.