J'ai
souvent utilisé mes lasers pour des meetings et des conventions. Ce
jour-là c'était pour la Caisse des Dépôts et Consignations et ça se
passait dans une grande salle en sous-sol à la Défense. En contact avec
le service de communication de la boite, on avait installé la veille de
quoi jouer un show assez grandiose, il y avait du budget et on avait mis
le paquet : lasers, images géantes, feu, artifices d'intérieur, super
sono, vidéos tout autour, projecteurs asservis. Rien n'était assez beau,
la direction devait faire un discours important et il fallait ça.
Le
lendemain, le directeur arrive et la responsable du service de
communication, toute fière, nous demande de faire une répétition pour
montrer à son patron toutes les belles choses qu'elle a conçues.
On
fait le show, et quand il se termine, le directeur se tourne vers la
jeune femme, et lui dit : "Ça ne va pas du tout". Bredouillante et
abasourdie, la responsable de communication entend alors son patron lui
dire : "Vous savez bien que nous avons des petits soucis d'image en ce
moment et que j'ai prévu de faire un discours sur la rigueur
aujourd'hui, c'est complètement incompatible avec tout ce rock'n'roll
show que vous avez installé. Je veux juste un éclairage blanc et pas de
musique".
On a donc rien allumé. On a tourné les projecteurs vers le
plafond, allumés en blanc. Je n'ai pas utilisé mes lasers. Pas de sono,
pas d'images, pas de vidéos, pas d'artifices.
On a quand même été
payé : la rigueur, c'était pour l'image, ils avaient encore des sous.
Mais j'espère pour eux qu'ils ont amélioré la communication entre les
services.