A la discothèque le Superstar à Nice, dans laquelle je travaillais au début des années 80, la société Trapèze des frères Chambaret avait installé un des premiers système d'écriture laser.
L'établissement niçois a eu du succès les premières années et pas mal de clients célèbres le fréquentaient.
Un soir, un des directeurs entre dans ma cabine en compagnie du sculpteur César, tout en lui disant: "Vous allez voir. On a ici une tablette graphique sur laquelle on dessine et le laser affiche en même temps le dessin sur le grand écran en fond de scène. Vous voulez essayez ?"
Et César, emballé, s'exécute. Il nous fait un dessin pendant qu'on annonce ça au micro de la boite. Il le signe et s'en va.
A ce moment là, le directeur se tourne vers moi et me dit : "Tu sauves ça Yan ! Ca vaut de l'or !". Et moi, décontenancé, je lui réponds qu'il n'y a pas de système de sauvegarde.
En effet, le programme tournait sur un Apple IIe, mais il avait été récupéré par Clémançon Scènique dans des circonstances obscures et n'était pas vraiment fini, il n'y avait pas de moyen de sauvegarder. C'était du temps réel, basta, et Trapèze n'existait plus.
J'avais vraiment les boules suite à cet incident, et le lendemain je suis allé en librairie acheter des bouquins de programmation sur l'Apple IIe. Je me suis mis le nez dedans, et j'ai fini par réussir à rajouter la sauvegarde.
A cette occasion, j'ai découvert l'immense monde de création qui s'ouvrait à moi, je suis devenu accro au code, et j'ai fini par devenir un "spécialiste de la programmation" dans le monde du spectacle.